Avant de quitter le paysage associatif Wasquehalien, et à l’aube du second tour des élections municipales partielles de 2015, nous avions décidé par l’intermédiaire d’une lettre ouverte de notre président, de révéler à la population les faits que nous avions subi pendant des mois.
Nous étions bien conscients que cette prise de position brusque avait pu en surprendre plus d’un, et également parmi les personnes qui nous avaient accompagné. Mais il ne pouvait en être autrement. Le mépris que nous avions subi durant des mois, sans broncher, ne pouvait être passé sous silence. Les jeunes, qui, pendant des mois, s’étaient impliqués dans le projet n’étaient pas dupes et ils se rendaient une nouvelle fois compte qu’ils étaient snobés. Ils avaient à cœur de montrer aux yeux de tous la réalité de ce qu’il s’était réellement passé.
Suite à la diffusion de cette lettre, le dialogue fut logiquement rompu avec la municipalité. Ce qui sonna le glas de notre association.
Petit à petit, nos membres se sont naturellement éloignés du projet. Certains ont continué à s’investir dans d’autres associations de la ville et à suivre l’actualité locale via la presse locale et les réseaux sociaux. D’autres ont pris des positions personnelles en prenant part à des projets politiques.
Qu’est ce que cette expérience nous aura appris ?
Tout d’abord, sans grands moyens, nous avons réussi de grandes choses : Une action solidaire et culturelle à l’étranger et la production audiovisuelle d’émissions politiques. A notre niveau, ce n’est pas rien !
Nous avons aussi réussi à mettre la lumière sur une population (la jeunesse), qui a été, et qui est toujours la grande oubliée des politiques menées par la ville.
Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Il ne fait pas bon d’avoir entre 15 ans et 30 ans à Wasquehal. Et, même si un effort a été mené pour proposer un lieu d’animation pour ces jeunes, ce n’est pas un Skatepark, ou l’agrandissement d’un skatepark qui va arranger cela. Le mal est beaucoup plus profond et il date maintenant depuis une vingtaine d’années. Nous avons interpellé les politiques et décideurs locaux sur ces problématiques jeunesse, et avons aussi été force de proposition. Aujourd’hui, les attentes sont énormes !
Ce que nous retenons aujourd’hui, c’est que lorsqu’un collectif travaille ensemble avec un même objectif, il est possible de parvenir à réaliser des choses exceptionnelles. Il faut s’en donner les moyens et y croire, et c’est cet espoir et cette flamme que nous avons réussi à insuffler à certains de nos jeunes durant cette histoire.
Ce n’est pas parce que des personnes n’ont pas voulu croire en notre projet, que nous étions dans la mauvaise direction. Au contraire. Ce sont eux qui n’ont pas eu le courage d’affronter la réalité, et qui craignent notre capacité à rassembler. Mais l’aventure et l’histoire ne peuvent pas s’arrêter là.